Atos redéfinit ses objectifs après une lourde restructuration et fixe une nouvelle feuille de route pour 2028

Le groupe technologique français Atos, en pleine mutation stratégique, a annoncé mercredi une révision à la hausse de ses prévisions annuelles après une restructuration majeure. L’entreprise, qui s’était retrouvée en difficulté avec un endettement de 4,8 milliards d’euros, espère désormais retrouver une trajectoire de croissance grâce à un plan ambitieux baptisé « Genesis ».

Cette dette colossale résulte notamment de l’échec d’un projet de scission mal planifié et d’une série d’acquisitions coûteuses qui ont fragilisé sa situation financière. En 2025, Atos prévoit un chiffre d’affaires de 8,5 milliards d’euros, soit une baisse de 11 % par rapport à 2024, en raison de révisions contractuelles volontaires et d’un manque de dynamisme commercial dans l’attente de l’achèvement de son plan de sauvetage.

L’entreprise anticipe toutefois une amélioration progressive de sa rentabilité, avec une marge opérationnelle attendue à 4 % dès 2025. À l’horizon 2028, Atos vise un retour à ses niveaux d’avant restructuration, avec des revenus pouvant atteindre 10 milliards d’euros. Cette relance serait portée par des opérations de fusions-acquisitions menées de façon rigoureuse, et une marge opérationnelle relevée à 10 %.

Malgré ces annonces, le titre Atos enregistrait une baisse de 5,7 % mercredi matin à la Bourse de Paris, à 39,60 euros, portant la valorisation boursière de l’entreprise à environ 747 millions d’euros.

Philippe Salle, le septième directeur général d’Atos depuis 2021, présentera plus en détail son plan stratégique dans le cadre de la Journée Investisseurs organisée ce mercredi à Paris. Le projet « Genesis » prévoit notamment une simplification de la gouvernance du groupe, un retrait de plusieurs marchés internationaux et l’achèvement du programme de cession d’actifs.

Parallèlement, Atos entend créer une nouvelle entité dédiée aux données et à l’intelligence artificielle, deux axes considérés comme clés pour sa transformation. Le groupe prévoit également de ramener ses frais généraux et administratifs à environ 5 % de ses revenus d’ici 2028, ce qui impliquera des suppressions d’emplois.

Sur le plan technologique, Atos investira 500 millions d’euros dans la recherche et le développement et 100 millions d’euros dans des start-up innovantes. L’entreprise est par ailleurs propriétaire des supercalculateurs utilisés pour les simulations nucléaires virtuelles en France.

Enfin, des discussions sont toujours en cours avec l’État français pour une éventuelle reprise des activités informatiques avancées du groupe, jugées stratégiques pour la sécurité nationale.

Avec ce repositionnement, Atos espère regagner la confiance du marché et amorcer une nouvelle phase de développement après plusieurs années de turbulences.